03/05/2018 - l’interview de Camille Baussant Crenn, responsable du service psycho-social, membre du Comité de direction de notre service d'Hospitalisation A Domicile (HAD), psychologue clinicienne HAD

Établissement de santé privé d’intérêt collectif à but non lucratif l’Hospitalisation A Domicile (HAD) de la Fondation Œuvre Croix Saint Simon forme, avec le Centre national des soins paliatifs et de la fin de vie un des deux services de la Fondation.

Il s’agit d’une HAD polyvalente qui prend soin et accompagne depuis 50 ans, les patients de tous âges. 3ème HAD de l’Ile de France, il dispose d’une autorisation régionale renouvelée et offre aux patients franciliens atteints de pathologies complexes une prise en charge globale à leur domicile. L’HAD permet d'assurer des soins médicaux et paramédicaux coordonnés sur prescription du médecin référent et/ou hospitalier pendant une période définie. Ces soins se différencient de ceux habituellement dispensés à domicile par la complexité et la fréquence des actes. Les équipes pluridisciplinaires de professionnels en lien avec le médecin prennent en charge les patients et leur entourage à leur domicile mais aussi au sein de structures du secteur médico-social (EHPAD, Maisons d’accueil spécialisés…) :

  • Soin et accompagnement de l’adulte et de la personne âgée
  • Soin et accompagnement de la famille, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent atteints de maladie complexes (diabète, cancer…)
  • Suivi et accompagnement de la mère et de l’enfant dans le cadre de la surveillance des grossesses à risques et après l’accouchement.

Depuis de nombreuses années, l’HAD a su montrer une spécificité forte en termes d'expertise en soins palliatifs ; elle s’appuie sur de nombreux professionnels formés à la prise en charge palliative et à l'accompagnement de la fin de vie.

 
Les soins palliatifs

 

Les soins palliatifs sont définis comme des soins actifs délivrés dans une approche globale de la personne atteinte d’une maladie grave, évolutive ou terminale (SFAP).

L’objectif des soins palliatifs est de soulager les douleurs physiques et les autres symptômes, mais aussi de prendre en compte la souffrance psychologique, sociale et spirituelle. Les soins palliatifs et l’accompagnement sont interdisciplinaires. Ils s’adressent au malade en tant que personne, à sa famille et à ses proches, à domicile ou en institution. Si les soins de confort et la thérapeutique palliative sont mis en œuvre par les soignants, l’accompagnement concerne chaque intervenant, de sa place particulière : la famille, les personnels soignants, les médecins, les travailleurs sociaux, les psychologues, les représentants des différentes religions, les accompagnants bénévoles, etc.

 
Les bénévoles

 

Prendre soin d’un patient atteint d’une maladie grave ou en fin de vie comprend ainsi l’accompagnement par des bénévoles. L’accompagnant bénévole n’est pas un visiteur ni un ami, ou un parent, celui qu’on désirerait épargner. Il est un tiers solidaire.

Ces accompagnants bénévoles sont nommément désignés par l’article 10 de la loi du 9 Juin 1999 visant à garantir le droit à l’accès aux soins palliatifs : « Des bénévoles, formés à l’accompagnement de la fin de vie, appartenant à des associations qui les sélectionnent, peuvent avec l’accord de la personne malade ou de ses proches et sans interférer avec la pratique des soins médicaux et paramédicaux, apporter leur concours à l’équipe de soins en participant à l’ultime accompagnement du malade et en confortant l’environnement psychologique et social de la personne malade et de son entourage ».

Afin de répondre au mieux à cet objectif d’approche globale, l’HAD a établi un  partenariat depuis plusieurs années avec une association de bénévoles d’accompagnement en soins palliatifs : l’ASP fondatrice.

L’ASP fondatrice, association créée en 1984, s’inscrit dans le mouvement des soins palliatifs et dans une réponse humaniste au traitement de la fin de vie. Elle propose un accompagnement de la personne malade et de ses proches par des bénévoles, lors d’une phase critique d’une maladie grave ou bien en fin de vie.

Au domicile, le bénévole permet à la famille et aux proches de prendre du répit pendant environ 4 heures. Il n’accomplit aucun geste technique lors de ses accompagnements de fin de vie en institution. Mais quand il intervient au domicile, puisque la famille est absente, il peut être amené à faire quelques gestes simples autorisés par l’infirmière soignante et demandés par la famille : le bénévole a reçu une formation à cet effet.

Après un recrutement rigoureux, le bénévole est formé à l’écoute de l’autre et de ses besoins psychologiques et spirituels. Il approfondit cette faculté, ainsi que la gestion des émotions, au cours de sa formation continue une fois par an et lors des groupes de parole.

Dans le cadre de la formation des nouveaux bénévoles, l’ASP fondatrice a souhaité interviewer différents professionnels, médecins, infirmières, psychologues, pour recueillir leur témoignage sur leur travail en équipe de soins palliatifs à partir de quatre questions :

- Comment décririez-vous votre activité de soignant en soins palliatifs?

- Quelle est pour vous la principale singularité de la culture palliative?

- Quel est pour vous l'apport du bénévolat d'accompagnement en soins palliatifs?

- Qu'avez-vous à dire à un futur bénévole?

C’est dans ce cadre que j’ai répondu à cette interview, en tant que psychologue clinicienne, exerçant depuis 21 ans à l’HAD de la Fondation.

Camille Baussant-Crenn

Responsable du service psychosocial et membre du CODIR de l’HAD, psychologue clinicienne