22/09/2025 - Journée mondiale Alzheimer : aux Centres d'Accueil de Jour, des ateliers pour stimuler mémoire et lien social Centre d'Activité de Jour

Tout au long de l’année, les équipes y proposent des ateliers adaptés aux personnes atteintes de troubles cognitifs : gymnastique douce, ateliers mémoire, ateliers psychomotricité, presse ou encore des activités culturelles ou artistiques comme le dessin, la peinture, le chant, ... Objectif : maintenir les capacités cognitives, favoriser les échanges et préserver une vie sociale.

À l’occasion de la Journée mondiale Alzheimer du 21 septembre, coup de projecteur sur l’importance de ces activités non-médicamenteuses, un accompagnement qui concerne autant les personnes malades que leurs proches aidants. Rencontre avec la directrice des CAJ Geneviève Laroque et Marie de Miribel : le Dr WAHID.

Quels ateliers mettez-vous en place pour vos résidents et qu’est-ce que ça a pour objectif de stimuler chez eux ?


Ce sont des ateliers qui répondent aux besoins de nos personnes accompagnées et respectent les projets d'accompagnement personnalisés.

Mercredi matin, ils ont eu un atelier de gymnastique douce, puis un atelier mémoire pour leur faire travailler l'attention, le raisonnement et les fonctions exécutives (relatives à l’organisation et à la mémoire de travail). L'après-midi, ils ont participé à un atelier « Presse/ Entre acte ». C’est un temps fort pour échanger sur l’actualité, sur ce qui se passe dans le monde, en France, etc. Mais c'est aussi un temps où nous allons leur parler de prévention, citoyenneté... Nous en profitons, également, pour évaluer leur satisfaction sur l'ensemble de nos activités, les ateliers, l'accueil, le personnel, la restauration, etc.

L'après-midi, deux autres ateliers ont été proposés : un atelier de dessin autour du thème de l’automne,  animé par la psychomotricienne. L'objectif, c'est de travailler l'orientation temporelle et les repères autour des saisons. En parallèle, cet atelier nous permet de travailler sur les praxies (les fonctions liées à la motricité), les gnosies (la faculté à identifier des objets et à en reconnaître la signification), et aussi les réminiscences.

Le deuxième atelier portait sur les lieux et leur histoire. À cette occasion, nous parlons de l'histoire d’un monument, des conditions de sa création, de son architecte, etc. Une manière de stimuler la mémoire sémantique, la mémoire épisodique et la mémoire autobiographique. Aujourd’hui, c’était la Statue de la liberté. Certaines personnes se sont remémorées des souvenirs de leur passé et ont raconté qu’elles avaient pu voir la Statue de la liberté lors d’un voyage à New York.

Est-ce qu’il y a un prisme particulier dans votre façon de traiter l’actualité compte tenu du public que vous accueillez ?

Nous évitons de nous attarder sur les thématiques trop sensibles comme la guerre. L’objectif est de les informer de ce qui se passe dans le monde tout en intégrant des thèmes plus légers. Parce que les personnes viennent au CAJ pour vivre des moments joyeux et positifs, nous essayons d’aborder des sujets en lien avec la culture générale comme le cinéma, les expositions, les concerts. Nous essayons aussi d’avoir des moments conviviaux notamment autour de la cuisine. Venir au CAJ, c'est un peu une bulle d'air pour les personnes. Et puis comme elles ont la chance de vivre dans un quartier où il y a beaucoup de cinémas et de théâtres (Paris 9e), nous les informons aussi de l'actualité des lieux culturels, ce qui peut les encourager à aller voir une pièce et à sortir avec leurs proches.

Diriez-vous que l’accompagnement thérapeutique du Centre d’Accueil de Jour permet de retarder la progression de la maladie ? 

Avec les thérapies non-médicamenteuses que nous mettons en œuvre dans nos accueils de jour, nous stimulons différentes fonctions, qu’elles soient cognitives, psychomotrices ou autres. Ces thérapies ont un effet positif sur le maintien des capacités cognitives résiduelles, c’est-à-dire que nous essayons de retarder l’aggravation de la maladie.

Nous avons noté aussi un effet qui est très positif sur le plan thymique (ou troubles de l’humeur) : le fait pour les personnes de venir à jours fixes à l'accueil de jour, de se réveiller, de se préparer, de venir voir du monde, d’être stimulé… tout cela permet de créer un rituel, de sortir de l’isolement et donc de lutter contre l’apathie et la dépression.

Auriez-vous des conseils pour les aidants qui nous lisent et qui accompagnent des personnes atteintes de cette maladie ?

Tout ce qui permet de favoriser les échanges et les activités est utile pour faire travailler la mémoire : les albums photos de famille, les jeux de société…  Les sorties sont bénéfiques, le fait de marcher, d’aller voir des expositions…  L’idée est de garder une vie « normale », autant que possible, bien que cela ne soit pas évident d'accompagner son proche malade.

Au CAJ, nous proposons aux aidants des journées spéciales où nous pouvons justement les conseiller sur les activités à faire à domicile.

Il ne faut pas hésiter à se tourner vers les Accueils de jour pour avoir des informations et découvrir les dispositifs adaptés. Nous les orientons aussi vers les plateformes de répit. Et par ailleurs, nous les encourageons à accepter l’intervention de tiers au domicile tel que les kinésithérapeutes, les infirmiers et les auxiliaires de vie à domicile.